[3]Mohamad WehbiNajib Khazzaka Antoine Courban, Melhem Chaoul… Il y avait là bien
des générations, la mienne, celle Sandra, celle de Caroline Hatem et de Alia Hamdan...Le peintre résident Ghassan Halwani s'était même payé le luxe de naître l'année où
l'entretien se déroula. Laure de Selys, à qui ce numéro de Rodéo devait tant techniquement et artistiquement
était là amusée et sage. Farès Chalabi auteur d'un article en marge du
dossier sur le sectarisme au Liban trouva lui aussi que l'heure, trop avancée
ou trop tardive, n'était pas propre aux débats trop sérieux.
Haytham al Amine
lut sa recréation fidèle en prosodie arabe du poème de Mallarmé « Las de
l'amer repos » après l'avoir écouté récité par moi. Bojana Cvejic cherchait si on pouvait tirer de là quelque chose pour la Théorie ou la danse. Mireille Kassar partit trop tôt pour nous faire
apprécier sa voix de soprano dans une « leçon de ténèbres » de
Couperin. Saleh Barakat, l’infatigable
animateur de la Galerie Agial avait eu, comme toujours, le bon flair d’une belle
occasion culturelle. Michel Choueiri, de la librairie El Bourj se préparait à
diffuser RODEO en librairie. Angelo
Beaini, photographe montant, était muni d'une caméra cachée et c'est à lui que
nous devons les belles photos. Il venait de retrouver son camarade d'université
et ami, le columnist d’avenir Roger Outa. Stéphanie Dujols, traductrice de bien des romans arabes,alexandrine et
auvergnate, semblait réincarner la chanson de Brassens tant elle s’occupait de
chacun.
Sandra Iché
présenta longuement Rodéo comme foyer de création et d’études, évoqua les
thèmes d’avenir. Avec les nombreuses danseuses présentes, l’esprit du Lieues
des Tables claudiennes de Lyon ne manquait pas de s’affirmer. J’insistai
personnellement sur ce moment ludique et tout de dons que fut la publication
par Rodéo de l’entretien inédit de Foucault : Don de Sandra et de Laure à
moi et l’inverse, dons réciproques avec Rodéo, don d’outre tombe de Foucault à
la revue mais dons de tous à Foucault. Désormais cette ultime entrevue du
penseur sur sa position iranienne
…met à jamais sa borne
Aux noirs vols du
blasphème épars dans le futur[4]
Franck Mermier, présent à Beyrouth et qui profitait
de la rencontre pour revoir ses nombreux amis, s’enquit de la réception par les
intellectuels de l’entretien de 1979.
Mansion avait
préparé une table d’hôte généreuse. On l’attaqua sans interrompre retrouvailles
et concilabules
.
.
[1] Charif Majdalani :Histoire de
la Grande Maison, Seuil, 2005
[2] Le roman de Jabbour Douaihi paru sous ce
titre en arabe a été publié en traduction français chez Actes Sud sous un autre :
Rose Fountain Motel, 2009.
[3] L’hebdomadaire paraissait alors à
Paris.
[4] Derniers vers du poème de Mallarmé: Le
Tombeau d’Edgar Poe.
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