Le nom du poète
alépin Al Adîb Al Qaysaranî (1085-1153) mort à Damas et contemporain des
croisades ainsi que le vers dont il va être question m’ont été révélés par
l'ami Farouk Mardam Bey. Le poète aimait chanter le charme des belles dames franques
qu'il nommait "les filles de la souche jaune » (Banât banî
al-asfar), faisant fi du comportement hostile et guerrier de leurs
compagnons. A leur propos, il écrivit :
ووجوهٍ لها نبوةُ حسنٍ غير
أن الإعجاز في الأعجازِ
Le vers énonce en
termes religieux des attraits bien terrestres. Il est secrètement
blasphématoire car il met en rapport la séduction des infidèles avec le saint
prophète et l'inimitabilité (I‘jâz) du Coran, la plus ostensible preuve
de l’origine divine du Livre. Comme les
termes fessier et croupe ont pour synonyme français le mot prose, je
propose donc de traduire ce vers audacieux, mais pudique et dissimulateur, par :
Leurs visages ont de la prophétie la
beauté
Mais l'inimitable, le miracle, c’est
leur prose
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