Wednesday 8 July 2015

"RACÉE" DE JOSEPH NOUJAIM, POÈME TRADUIT (II)

         


Planche de Matisse illustrant Les Fleurs du mal de Baudelaire

         Suit une tentative de traduction du poème de Joseph Noujaim (‘ariqa in Chi ‘r Joseph Noujaim, Dar Nelson, 2014), d’en retrouver les images, les sonorités et le rythme. Entreprise presque impossible.
         Le poème avait paru antérieurement dans le premier et le plus intense des recueils du poète Jassad, Dar Rihani, s. d.


1 Elle s’entortille ainsi qu'elle implore la rescousse
  Puis se réentortille  exaltant  la secousse

2 Ivre de déverser le bien de la nuit 
   Par la beauté elle se fait mal et nuit

3 Comme errer par la chair ferme, lisse, terreuse
   Et pâtir où elle est blonde et moelleuse
 
4 Comme deux seins dont l'un du toucher s'est suffi
    Et le second encor encor inassouvi

5 Amère est-elle racée qui dans la jouissance
   Se transfigure sur l’irréelle magnificence 

6 Ravive par la douceur des nerfs brisés flétris
    Et par la frénésie les renvoie anéantis 

7  L’infini narre ses yeux en lascives prières 
    La passion émanant de chacune des paupières

              
8 Tandis que son amour gronde par l’univers
   Les corps chutent sous la volupté de l’air

9 L’orgueil de la souillure-mère l’a assaillie
  Afin que tout orgueil sur la souillure plie

10 L’étendue de son aire est, du péché, la grâce
      Mais dans son sang ce qui  édifie et efface

11  Elle se découvre comme si par quiète nudité
      Elle réitérait : Couvre-moi, Destinée!

12 Seule à partager la couche du temps elle garde
     Un corps à consumer toute essence blafarde

13 A combler de splendeur le lit et à pétrir 

     En  délices la magie où dieux vont faillir


Cf. sur ce blog JOSEPH NOUJAIM POÈTE DU MAL, PRÉSENTATION ET TRADUCTION, janvier 2015

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