Thursday 13 March 2014

DESCARTES OU GALILEE DANS SHAKESPEARE POUR REFAIRE LE MONDE





Pour évoquer René Descartes, né il y a quatre cents ans[1], il est bon de se dépayser et de partir du Caire du roi Farouk.  Là, en 1937, année du tricentenaire du  Discours de la Méthode, trois conférences sont prononcées à l'université de la ville et publiées en français et en arabe. Leur titre général est des plus simples: Entretiens sur Descartes. Leur auteur, Alexandre Koyré, brillant philosophe des sciences et le meilleur connaisseur de la période cruciale qui va de Galilée à Newton prend à revers le philosophe et mathématicien français et l'introduit par l'histoire et en elle. Nous savons que Descartes ignore superbement Clio, que sa pensée suspecte tout ce qui se rapporte à la Mémoire, à la Vie et, plus généralement, au Temps dans ses multiples dimensions. Paradoxalement cependant, les Entretiens de Koyré le sortent grandi de la confrontation et lui donnent une place nodale dans l'histoire de la philosophie, de la pensée et de la culture. “Le Monde incertain”, “Le Cosmos disparu”, “l'Univers retrouvé”, tels sont les volets du triptyque. Durant la Renaissance, se multiplient faits nouveaux et découvertes. Ils battent en brèche une image du monde, fruit d'une synthèse de la pensée d'Aristote et du christianisme, qui a fini par prédominer le Moyen Age. Il appartient à Descartes, plus hardi que d'autres et mieux armé par la mathématique et la nouvelle physique, de donner une nouvelle vision de l'Univers. « Cogito, ergo sum sont les premiers mots de son système, mots qui précisément expriment la différence entre la philosophie nouvelle et tout ce qui l'a précédée » avait dit le grand Hegel[2] qui n'y va pas de main morte en faisant de Descartes le premier des philosophes germaniques.
La Renaissance européenne est une période d'enrichissement autant qu'une période de destruction, l'un des aspects n'allant pas sans l'autre. On redécouvre l'Antiquité (grâce à la chute de Constantinople) et on découvre le Nouveau monde et des voies nouvelles vers l'ancien. La révolution de Copernic bouleverse l'astronomie et une science nouvelle, la physique galiléenne, voit le jour, née de l'application de la mathématique à la nature jugée jadis par le Grecs en deçà des lois rationnelles parce qu'en devenir et corruptible. L'ébranlement gagne toutes les institutions, des castes de savoir frappées par la découverte de l'imprimerie à l'Eglise secouée par la Réforme et aux ordres politiques traditionnels mis à l’épreuve par les révoltes paysannes et surtout par l'apparition de l'Etat central.
Quel pan de la vision médiévale de l'Univers peut-il encore résister aux poussées de l'effervescence nouvelle? Le monde ordonné, hiérarchisé, fini, le monde de “l'à peu près” aux parties solidaires et complémentaires a fait long feu. La Terre n'est plus au centre du cosmos et celui-ci désormais libre de la division qui le sépare en monde supra-lunaire aux mouvements circulaires et réguliers et en monde infra-lunaire corruptible et périssable. L'espace est désormais illimité et une science précise munie d'instruments capables de multiplier l'information et les sens, et de saisir les taches lunaires et les fibres microscopiques[3],  a remplacé la physique finaliste toujours prête à assigner aux corps une place et aux mouvements un sens. Non seulement le monde ne paraît plus aux dimensions de l'homme, mais il semble même rebelle à tout ordre, fut-il divin. Koyré résume: « Dans ce monde infini de la Science nouvelle, il n'y a plus de place ni pour l'homme, ni pour Dieu. »
Le désarroi s'installe dans les milieux intellectuels. Mersenne, dans une lettre à Descartes, estime à 50.000 le nombre des athées dans le seul Paris. Koyré cherche la preuve de ce désarroi dans les ouvrages de quelques penseurs aux titres largement évocateurs: De l'Incertitude et de la Vanité des Sciences et des Arts (1530) d'Agrippa; Traité philosophique à savoir qu'on ne sait rien (1581) de Sanchez. Mais nous saisissons peut-être mieux, avec l'américain Stanley Cavell[4], le déni de savoir de cette époque dans ces personnages de Shakespeare que sont Hamlet, Othello et autres rois Lear dévorés par le doute au point d'être conduits à la folie et à la mort. Shakespeare, né la même année que Galilée, est plus vieux que Descartes d'une bonne génération (30 ans); mais tous les deux se sont nourris aux Essais  de Montaigne, ce traité du renoncement à toute certitude.
Quittons à présent le Caire pour l'Allemagne, le commentaire pour le texte original et l'histoire culturelle pour l'itinéraire spirituel: « J'étais alors en Allemagne où l'occasion des guerres qui n'y sont pas encore finies m'avait appelé... »[5] Descartes parle à la première personne et retrace sa quête. Il commence par le doute et se saisit ainsi d'un fait d'époque. Mais d'emblée le doute est domestiqué. Il peut certes paraître aussi exagéré que celui du Maure de Venise et un simple soupçon suffit à disqualifier une classe de savoir ou une source de connaissance. Mais la radicalisation est ici totalement maîtrisée. D'abord, le champ du doute est étroitement circonscrit: il ne s'agit pas de rebâtir la “cité” mais sa “maison” et l’enjeu n’est purement théorique et nullement politique ou religieux. Ensuite et surtout le crescendo qui s'attaque aux données sensorielles, à l'existence du monde matériel et aux vérités mathématiques est mené avec une telle maestria qu'il devient évident que la volonté de certitude triomphera de tout en ne négligeant rien.

« Je pense, donc je suis »: voilà la première certitude et le modèle de toute certitude par sa simplicité, son évidence, sa clarté, sa distinction. Jeunes, cette assertion nous agaçait en nous semblant banale, oiseuse, tautologique. Nous savons aujourd'hui combien elle pose problème, quelles explications elle requiert, ses enjeux dans le système de Descartes et dans toute l'histoire de la pensée. Il ne nous est donc pas exagéré de dire que l'éducation à la philosophie est un apprentissage des richesses et pièges du cogito et que celui – ci, par les commentaires qu'il a inspirés et qu'il ne cesse de faire de Spinoza à la philosophie analytique en passant par Kant, Schelling, Hegel, Nietzsche et Heidegger, est le microcosme où peuvent se lire les dérives de la philosophie moderne.
S'agit-il d'un raisonnement (tout ce qui pense est...) ou d'une saisie instantanée encore plus nette quand Descartes omet le “donc” et écrit simplement: “je pense, je suis”, surtout qu'il affirme que l'intuition ne perçoit pas seulement des idées simples mais aussi des relations entre les idées? Que veut dire le mot “penser”? S'agit-il d'une acception large: « Qu'est-ce qu'une chose qui pense? C'est à dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent…»? ou d'une acception étroite: avoir des idées claires et distinctes? Au premier cas, le cogito perd toute consistance, au second, je n'existe que quand je pense clairement. Ou s'agit – il, comme l'affirme J. Wahl, d'une pensée de la pensée: « je pense (en un sens étroit) que je pense (en un sens large) »? Peut-on inférer de la pensée l'existence d'un  « je » un et originaire: « ça pense en moi, il est pensé en moi – tel est le fait pur, tout comme je peux dire à aussi bon droit: j'ai rêvé et ça rêvait en moi” (Schelling)[6]? Nietzsche va plus loin: « Si j'ai quelque unité en moi, elle ne consiste certainement pas dans mon moi conscient, dans le sentir, le vouloir, le penser, elle est ailleurs, dans la sagesse globale de mon organisme occupé à se conserver, à assimiler, à éliminer, à veiller au danger: mon moi conscient n'en est que l'instrument »[7]. La philosophie analytique s'interroge: qu'y a t – il dans le cogito au delà de la contradiction logique de l'énoncé: “je n'existe pas”?[8] Peut-on déduire des pensées de Hamlet que celui-ci existe?[9]
La litanie des questions posées par le “je pense” ne doit pas nous détourner de la fermeté du « bon pas » cartésien. Non seulement le philosophe vient d'affirmer son moi qu'il ne tardera pas à substantifier par l'énoncé « je suis une chose pensante », non seulement  il vient d'identifier l'âme et la pensée en se “purifiant” des âmes végétative et animale chères aux aristotéliciens, non seulement il est déjà dans le domaine de la certitude, mais surtout il vient d'opérer un renversement capital dans l'histoire de la pensée occidentale: il ne part pas de l'être, mais de la pensée. Il était inconvenable pour un Grec de dire « je pense » avant « je suis ». Descartes va même de la pensée à la pensée. L'idéalisme allemand n'aura qu'à le suivre dans « la terre natale » de la vérité.
Si une certitude existe, si elle sert de modèle aux autres, les hypothèses les plus folles, comme celle du Malin génie, qui hypothèquent les opérations de l'esprit et les vérités mathématiques, peuvent êtres écartées. Mais elles ne le seront que par la remontée à l'Infini parfait. Descartes est un grand savant qui, par l'invention de la géométrie analytique, véritable synthèse de l'algèbre et de la géométrie, a montré l'unité des mathématiques qu'il propose en modèle à toute connaissance. Mais cette science universelle ne peut être par elle même son propre fondement. D'où le recours à la philosophie. D'où le passage obligé par Dieu. Celui-ci seul peut me garantir la vérité des évidences intérieures (l'adéquation des idées claires et distinctes aux choses extérieures séparées d'elles) et la validité des opérations intuitives et déductives de mon esprit (je ne suis ni un fou ni un rêveur).
Récapitulons donc. Descartes, veut remplacer le savoir médiéval essentiellement qualitatif et fondé sur la logique d'Aristote par une science dotée de la précision, de la certitude et de l'évidence des mathématiques. Mais il veut appuyer cette Science sur une métaphysique qui sauve les vérités les plus importantes de la Foi comme l'existence de Dieu et l'immoralité de l'âme. (coté II Gattopardo[10]  de Descartes: pour que tout reste, il faut que tout change). A ces deux préoccupations s'ajoute une troisième que la dernière modernité (ou postmodernité) n'est pas prête de pardonner à l'auteur du Discours: Tourner le savoir vers l'action et faire de l'homme le « maître et possesseur de la nature ». Heidegger voit dans la Technique étendue à l'univers entier la réalisation de la philosophie du sujet contenue dans les Méditationes de prima philosophia : “Dans l'impérialisme planétaire de l'homme organisé techniquement, le subjectivisme atteint son point culminant, du haut duquel l'homme descendra dans les plaines de l'uniformité organisée pour s'y fixer et s'y installer”[11]. D'autres penseurs (comme F. Von Hayek) verront dans la pensée de Descartes l'origine des tares de l'étatisme et du communisme: cette volonté de maîtriser les flux sociaux multipolaires ne condamne-t-elle pas son auteur à la dictature et aux pires crimes?
Nous sommes partis du prince d'Elseneur pour nous retrouver avec le petit père des peuples[12]. C'est dire combien la pensée de Descartes est vivante et à quels voyages ou cauchemars elle invite. Mais on n'est pas grand philosophe impunément. Descartes ou Galilée dans Shakespeare pour refaire le monde... ou le dénaturer. La tragédie, pour avoir déserté la scène et la politique, est là plus que jamais pour nous en son essence et en ses choix.


17/10/1996





[1] Article paru dans la brochure du Salon du livre de Beyrouth de 1896 dirigée par Samir Kassir.
[2] Hegel: Leçons sur l'histoire de la philosophie, NRF, T.II. P. 49.
[3]« J'ai vu en un an dix fois plus de choses que les hommes n'en ont vues en 5600 ans. » Galilée: Le Messager des Etoiles.
[4] Stanley Cavell: Le Déni de savoir dans six pièces de Shakespeare. (Hamlet, Othello, Coriolan, Le Roi Lear, le conte d'Hiver, Antoine et Cléopâtre) Seuil.
          Sur le doute utilisé par les catholiques contre les protestants cf.
Richard H. Popkin: Histoire du scepticisme d'Erasme à Spinoza. PUF.
[5] Descartes: Discours de la méthode.
[6]  Schelling: Contribution à l'histoire de la philosophie cité in F. Rodis-Lewis: Descartes, textes et débats, p. 229.
[7]. cf. Aussi un autre texte de Nietzsche, OC, t. XI, P. 376.
[8]. F. Jacques: Différence et Subjectivité, Paris, Aubier, 1982, p. 241.
[9]. J. Hintikka: “cogito ergo sum: inference or performance” in W. Doney: Descartes, a collection of critical essays, NY, Double day and Cie, 1967 pp. 108-139 ou The Philosophical Review, 71, pp. 3-32 (1962).
[10]. G. Tomasi de Lampedusa: Le Guépard. Seuil.
[11]. Chemins qui ne mènent nulle part. Cf. Aussi Heidegger: Nietzsche, NRF, t. II, pp. 347-8.
[12] De Hamlet à Staline.

Friday 7 March 2014

DE LA DÉSUNION À TAËF, LES ÉPREUVES LIBANAISES






Joseph Chami: Le Mémorial du Liban, t. 9, De l’indépendance à la tutelle, 1988-1990, s.e., 2013.

          Avec persévérance et courage, sans oublier, pourquoi l’omettre, le patriotisme, Joseph Chami continue à édifier son Mémorial du Liban et le voilà publiant le neuvième volume. Le neuf est,  si l’on en croit les hordes mongoles, le plus harmonique des nombres[1]. La période décrite est plus proche de ces populations que de leur imaginaire en la matière.
Nous avons déjà accusé dans L’Orient littéraire, suite à la parution séparée de deux tomes, le rôle capital de cet ouvrage pour la  réorganisation des mémoires collective et individuelle dans des cadres plus adéquats, c'est-à-dire moins sélectifs et plus précis. Ajoutons que la démocratie n’étant concevable ni viable sans un rappel des faits et positions pour aiguiller le jugement, de telles éphémérides viennent remplir un rôle que les médias libanais couvrant l’actualité tendent le plus souvent à négliger.
          Fini le temps des mandats présidentiels qui ont servi à découper et à nommer les précédents volumes. Nous sommes devant la courte période où les institutions se détraquent, où manque à la République son président, où la chambre n’arrive pas à élire le sien et où deux présidents du conseil, Michel Aoun et Salim Hoss, à la tête  de deux cabinets, affirment vouloir gouverner et représenter le pays. De l’indépendance à la tutelle, comme l’affirme le titre ? un aouniste aurait pu ainsi résumer la situation fin 1990 (et son adversaire dire : de la division à l’unité). Aujourd’hui l’intitulé nous semble trop général, d’abord parce qu’avant cette date, le pays est déjà plus qu’aux deux tiers occupé militairement; ensuite, parce qu’après cette date l’hégémonie syrienne aura à tenir compte, à l’intérieur des frontières, d’autres puissances proches et lointaines et qu’elle ne pourra jamais faire totalement abstraction des institutions et des réalités libanaises, ce que l’auteur n’ignore pas et ce que le livre montre. Par ailleurs, l’accord de Taëf (22/10/1989) dans sa triple dimension de fin des actes de guerre (et de dissolution des milices), de renouveau institutionnel et de compromis régional et international, et quels qu’en aient été les aléas de l’application, aurait pu et dû servir de butoir. Preuve en est qu’après « la tutelle », tronqué et contesté, cet accord nous régit toujours. Le tome 9, en allant jusqu’au bout de l’année 1990, c'est-à-dire au-delà du vote par le parlement des réformes constitutionnelles (21/8), de l’occupation de Baabda par les troupes syriennes (13/10), de l’unification et de la démilitarisation de Beyrouth (3/12) enfin de la formation du cabinet Omar Karamé (24/12) ne s’inscrit pas en faux contre cette logique.
          En récapitulant cette période dense et meurtrière, nous sommes frappés par ses cotés proches et lointains. Des voitures piégées aux attentats, combats et violences, le paysage est souvent ressemblant. Mais si la plupart des vétérans gardent les rênes du pouvoir, leurs positions ont changé et avec elles les dures réalités. Passons sur les attitudes de Aoun ou de Joumblatt ou de l’opposition radicale à Taëf qui aujourd’hui s’en réclame. Mais qui eut pu se remettre en mémoire la déclaration du chef d’Amal Nabih Berri, le 30/10/1988 : « l’objectif de la direction du Hezbollah est passé de la révolution à l’enrichissement et son action est désormais mue par les affaires foncières et commerciales au point qu’elle est devenue une mafia… »[2] La barbarie des combats inter-chiites (3000 tués entre Amal, Hezbollah et Palestiniens dans la seule année 1988) et interchrétiens aurait dépassé  l’imagination n’eussent été les atrocités sous nos yeux en Iraq et en Syrie.
          On peut certes relever, dans l’ouvrage, quelques erreurs dues sans doute à des sources hâtives : Nazem Kadri, député assassiné, n’est pas un « grand propriétaire terrien » (p. 92) et Zahlé n’est pas « une ville située à proximité de la frontière syrienne »[3] (p. 106)…Le portrait du mufti Hassan Khaled ressemble plus à un éloge funèbre qu’à une mise en perspective historique objective[4] (p. 64)…On peut regretter certaines formulations et discuter certaines catégorisations. Mais on se félicite de la plus grande place donnée aux arts et lettres, de l’importance gagnée par les faits économiques et quotidiens, du souci plus attentif aux actes et discours des protagonistes de « l’ouest », de l’utilisation de sources bibliographiques indépendantes des journaux comme les mémoires du patriarche Sfeir et les livres de Carole Dagher, Albert Mansour, Tannous Moawad et bien d’autres…
          La question que pose avec plus d’acuité que les autres ce volume est la suivante : sommes-nous devant un bilan historique ou devant des éléments, les plus complets possibles, permettant des évaluations et des conclusions plurielles ? Il est clair que Joseph Chami n’a pas voulu trancher et qu’il garde les deux fers au feu. Son bilan sévère de la situation est à la mesure de ses espoirs déçus. Mais c’est le corpus des événements qui, plus que les opinions, durera. Intégrées dans le flux historique, elles ne manqueront pas cependant de jeter leur précieuse lumière.
                 
             
                     



[1] Sénancour: Obermann cite in CNRTL (Web)
[2] De même ce qui étonne nos oublieuses mémoires, c’est la virulence des prises de position du cheikh  M. H. Fadlallah sur l’instauration d’un Etat islamique au Liban.
[3] Takieddine Solh n’a pas été élu député de Zahlé en 1947 (p. 23) mais en 1957. Le père de Elias Hraoui n’a jamais été élu député (p.106)…etc…
[4] Il aurait suffi de réviser le volume 5 et 6 du Mémorial pour se faire une idée moins monochrome de l’homme. Au début de la guerre de 1975, il affirma dans un discours que les Palestiniens formaient l’armée des musulmans.