Saturday 3 May 2014

JAWDAT FAKHREDDINE, 3 POÈMES POUR ENFANTS






Le poète libanais Jawdat Fakhreddine que les lecteurs de L’Orient littéraire connaissent bien pour avoir lu certains de ses poèmes traduits et pour leur avoir été présenté lors de la parution de Fussûl min sîratî ma‘ alghaym (Chapitres de mon histoire avec les nuages) (2010), vient de recevoir, pour son recueil « 30 poèmes pour les enfants » (2013), le prix du cheikh Zayed pour la littérature d’enfance et de jeunesse (Il avait été décerné, il y a 2 ans à Abdo Wazen). L’auteur a été particulièrement loué « pour la simplicité de sa langue et la beauté de ses rythmes dont l’effet est un sentiment humain œuvrant  à la sérénité de l’âme et à la pureté de la  nature».
Aller à l’enfance n’est pas, pour le poète, diluer sa poésie ou la simplifier mais, au contraire, lui faire retrouver sa pure essence d’émerveillement simple et de sens ludique des choses. Elle est l’occasion de faire éclater l’acceptation du monde et les noces de sa rencontre avec l’être humain. « Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus ? » écrivait Saint-John Perse.  Et c’est un pur bonheur de voir le poète de la hauteur Jawdat Fakhreddine si bien communier avec les enfants.


Voisins
   
« Au voisin vouons culte! »
Dit la sagesse adulte.

Mais loin notre maison
 Solitaire sur le  mont

Dans un humble village
Aux splendides paysages.


Nos voisins ? Les oiseaux
 Les fleurs et le  ruisseau




Poisson


Comme est triste ce poisson
Pris dans les mailles du filet!
 Le pêcheur est bien aise,
Ses gestes notant malaise.
Mais la mer garde son calme
Avec ses vagues retenues
Son secret profond
Ses remous légers.

Le zéro


Il ne vaut rien quand il est unique

Mais  les chiffres en ont tous besoin

Pour former dizaines et dizaines

Et, doublé, centaines et  centaines

Et,  multiplié,  croître sans limites.

Le zéro, ce chiffre magique,


Que ressent-il, unique? 

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